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24 avril 2009

Interview de Monsieur El Hadji Anne

El Hadji Anne

STYLISTE  créateur de broderie

Entretien avec El Hadji Anne patron du label Elzo Collection

  Dans son atelier règnent les tissus, les croquis, les machines à coudre. Derrière un rideau blanc, des vêtements aux formes originales pendent aux cintres. Un mannequin inanimé mais vivant est également habillé par un ensemble bien tracé et  brodé avec ses éclats parfaits. Nous sommes chez Elzo, un styliste et brodeur sénégalais dont l’imagination n’a pas cessé de nous étonner.

Quelle fut votre formation ?

  Ma formation est en fait permanente. Elle se poursuit aujourd’hui et se poursuivra encore demain. J’ai débuté dans ma tendre jeunesse et je jubilerai le plus tard possible. J’ai fait trois années de couture et de la broderie (à l’époque, on ne disait pas encore stylisme) dans le secondaire, puis deux années supérieures à l’institut de mode. Je participe aussi à beaucoup d’ateliers, dans le domaine de la mode, mais aussi de la broderie.

Qu’est-ce qui vous a donné l’envie de faire du stylisme ?

  C’est venu à mon enfance et cela s’est installé en moi de manière progressive. Mon premier contact avec les tissus s’est amorcé dans un  apprentissage de couture et de la broderie. Il s’agit d’un procédé de décoration de tissus. En effet , maintenant que vous me posez la question , je me souviens que , quand j’était petit , je faisais déjà beaucoup de vêtements miniatures …de là à dire que ma vocation provient de l’enfance … Je ne sais pas. Je crois que mon cheminement fut progressif avec, peut-être, un déclic lors de plusieurs stages dans le domaine de la couture et de la broderie. En tout cas, je me suis progressivement entouré d’ambiances de plus en plus artistiques. D’ailleurs ma chambre en est la preuve : elle a évolué au fil des années et au rythme de la mode.

Comment s’est déroulée votre carrière à la fin de vos études ?

  A mes débuts, j’ai principalement fait de l’apprentissage progressif et évolutif de la couture puis de la broderie  puis des formations professionnelles, des stages et l’on se rend compte que le besoin d’apprendre va croissant.

Qu’est le stylisme selon vous ?

  Un styliste est réellement un artiste qui peut faire passer un caractère ou même un message à travers un vêtement. Les stylistes font bouger la mode et l’industrie ne s’y trompe pas. Je ne sais pas s’il faut faire une distinction avec un couturier qui, a priori, aurait plutôt une clientèle établie et entretiendrait une certaine image.

Comment se porte le monde du stylisme au Sénégal ?

  La technologie de base afférente aux outils de stylisme et de la mode pour les pme et pmi est rudimentaire. En France, ils possèdent aussi un syndicat des stylistes. Les stylistes sont beaucoup moins nombreux sur notre territoire. Pour le vêtement, on est donc vite tenté de sortir de nos frontières. Mais je trouve complètement irréaliste de s’expatrier au lieu de contribuer à la création de valeur ajoutée dans notre nation et notre continent. D’accord pour un stage ou pour un boulot temporaire, bref pour élargir les horizons et s’ouvrir à la culture du stylisme occidental ou oriental en vue d’enrichir notre patrimoine.

Quelles sont les qualités requises pour un styliste ?

  S’il existe à mon avis une qualité essentielle, c’est la curiosité. L’imagination me semble un terme trop vague. Il s’agit plus de jongler avec des idées que d’imaginer. Pour cela, rien de tel que d’aimer la découverte. Le styliste s’attèle souvent à enrichir le présent par le passé : l’innovation dans la continuité.

Que tirez-vous de ce métier ?

  Le stylisme est ma préoccupation quotidienne. Il s’agit de tout un univers que je me suis créé. J’ai le profil d’un artiste et je vis de l’art, en particulier le stylisme et la mode. Du reste les autres activités artistiques dont la musique, la dans, ne me satisfont pas autant que le stylisme. J’y trouve sans doute des joies intérieures grâce à la manipulation de matières, grâce à la construction. J’ai aussi tendance à dire que le plus beau coté de ce métier c’est lorsqu’une personne vous demande un vêtement et que vous pouvez créer quelque chose qui correspond à son physique, à sa personnalité, à ses désirs. Il est très agréable de voir une personne satisfaite parce qu’un vêtement va l’embellir et lui permettre d’exprimer sa personnalité.

Travaillez-vous avec des particuliers ?

  Cela dépend des époques, mais ma manière de travailler ne correspond guerre à ce que demandent les industries. Celles-ci auraient plutôt tendance à me déconnecter mon imagination et mon enthousiasme. Je travaille beaucoup avec des couturiers, des brodeurs. Je partage aussi mon travail entre une grosse part de productions propres (ou je crée en quelque sorte un stock) et une petite part de création pour des particuliers .Je ne suis pas quelqu’un qui fait une promotion très professionnelle pour amener une clientèle ici. Tous les moyens nécessaires se trouvent pourtant dans mon atelier, mais le déclic ne se fait pas. J’ai une tendance à chercher les circuits alternatifs. . J’aime cet aspect du métier. Si je restais dans mon atelier pour créer et vendre, il me manquerait quelque chose. En outre, je crée quand même des objets de luxe. C’est là ma stratégie de différenciation.

Comment se passe le travail avec les artisans ?

A ce niveau, je travaille principalement avec des createur de mode. Nous, faisons des traveaux extra. Nous participons aussi a des salons professionnels et a des expositions.Il y a une dynamique dans le fait de se dire que nous organisons ensemble des expos de groupe.Il est très encourageant de faire des expositions collectives et de résoudre des problèmes a plusieur.En plus, cela intégré le stylisme a d’autres disciplines artistiques.

Les expositions pour les stylistes sont-elles courantes ?

Non, il n’yen a pas tellement, j’ai toujours exposé avec des gens d’une autre discipline.Récemment, par exemple, une important défilé nous a réunis a trois. Ils ont méme essayé de faire un magasin de stylisme, puis, ils ont été effrayés par la concurrence, par l’insécurité du projet. Nous fabriquions nous-mémes a domicile.cette maniére de travailler n’assure évidemment pas la méme unité que la confection.

Comment travaillez – vous au quotidien ?

Comme je l’ai dit, crée d’abord ma production. Les gens peuvent la voir lors des expos ou de quelques défilés. Ils peuvent aussi consulter des photos. S’ils veulent l’une ou l’autre modification, je changer le modèle. Parfois, des gens viennent avec des idées précises qui sont plus éloignées de mon travail habituel .En ce qui concerne mes collections,ils y a deux volets possibles a mon travail. Soit je pars d’u tissu uni que je brode. Je fais alors le modèle en second lieu.Soit j’ai l’idée du modèle en tête avant d’avoir le tissu. De toute maniére, je change encore des idées en cours de travail. Les éléments s’enchaînent très fort. Au niveau des matières, je travaille beaucoup avec le coton, le lin et la soiedu bazin et le pagne tissé. Cela m’est un peu imposé par l’usage des colorants. Mais il est très gai de voir tous ce cuise fait dans l’industrie chimie -textile. Je suis  attirée par le synthétique en théorie. En pratique, j’utilise des matières naturelles.

Quelles difficultés rencontrez – vous dans votre métier de broderie ?

La lenteur du travail ! Mais je précise que cette difficulté vient de mes choix personnels.

Je connais d’autres brodeurs qui travaille beaucoup plus vite. Et puis, il y a cette terrible question de prix. Comment établir un prix pour un travail de création ? Un autre dilemme, c’est la difficulté de travailler en équipe et … la difficulté de travailler seul !

Est-il difficile de vivre du stylisme ?

Personnellement, je n’ai jamais eu le couteau sur la gorge .J’ai eu de la chance aussi….Ames débuts, je vivais encore a étranger. Quand j’ai voulu vivre seule, j’étais déjà lancée. Sinon, en guise de débouchés, la formation des stylistes méne d’abord a travaillé dans l’industrie textiles. Mais je ne suis pas sure qu’il soit difficile d’assumer matériellement en dehors de ce créneau. Si quelque’ un a vraiment des idées et de la personnalité, je croie que cela peut ce faire assez simplement. Faire quelques vêtements, faire venir des gens chez soi …et le tour peut ce jouer !

Il faut se faire connaître aussi ?

Oui, bien sur. A mes débutes, je créais beaucoup de croquis tec et de réalisation de la broderie.  LJ’ai aussi fait de nombreuses démarches comme le fait de se présenter aux salons professionnels. Cela m’a semblé tout naturel ! Tellement cela fait partie de ma vie. Je ne crois pas qu’on devienne styliste par hasard. Mais il y en tout cas un moment ou il faut prendre des décisions, à froide si possible. Il peut être utile d’invertir dans un show – room ou dans un magasin.

Vous ne l’avez pas fait ? 

Non, je fonctionne par des circuits alternatifs. Mais je n’exclus pas de changer de vois un jour : Pas maintenant, mais plus tard, qui sait ?

Interview el Hadji Anne  à Dakar

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  • Mon blog est destiné à mes activités de stylisme, de broderie et de mode au Sénégal, en Afrique et partout dans le monde. Je veux surtout faire connaître la mode africaine à travers mes oeuvres et mes créations pour la promotion du label "Elzo Collection"
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